Comment éviter le tarif prosumer en Wallonie ?

panneaux solaires sur toits de maisons en Wallonie

Vous en avez sûrement entendu parler si vous envisagez d’investir dans des panneaux solaires photovoltaïques pour produire votre propre énergie solaire renouvelable, le tarif prosumer c’est la redevance que tous les détenteurs de panneaux solaires doivent payer au fournisseur d’énergie pour se raccorder au réseau de distribution d’électricité. Depuis son entrée en vigueur le 1er octobre 2020, certains remettent même en cause la rentabilité de cet investissement, jugeant injuste ce nouveau tarif.

En réalité, l’achat de panneaux solaires se révèle toujours rentable à (pas si) long terme, où que vous soyez en Belgique. Il existe par ailleurs des alternatives pour éviter de payer le tarif prosumer au prix plein. Découvrez dans cet article comment le contourner de manière 100% légale.

C’est quoi le tarif prosumer ?

Selon les autorités, le tarif prosumer n’est ni une taxe, ni un tarif d’injection, mais bien un tarif pour l’utilisation du réseau électrique. Elles justifient leur choix par le rétablissement de l’équilibre entre les consommateurs propriétaires d’une installation de production d’électricité et ceux qui n’en possèdent pas. Autrement dit, cette redevance a été mise en place pour forcer chaque utilisateur à contribuer de manière équitable aux frais du gestionnaire de réseau.

Ce tarif concerne non seulement les propriétaires de panneaux photovoltaïques mais aussi à toutes les personnes qui produisent de l’électricité, quelle que soit la technologie utilisée : petites installations éoliennes, hydrauliques ou de cogénération.

En plus de cela, le tarif prosumer aurait pour but d’encourager les détenteurs d’installations solaires à maximiser leur autoconsommation d’électricité photovoltaïque qu’ils produisent pour ainsi bénéficier d’un tarif prosumer proportionnel (nous verrons plus bas dans cet article ce qu’est le tarif proportionnel).

Combien coûte le tarif prosumer ?

Le tarif prosumer n’est pas applicable à Bruxelles qui dispose d’un cadre législatif plus avantageux. En Wallonie, c’est la CWaPE (Commission Wallonne Pour l’Énergie) qui s’occupe de sa mise en application.

Son coût dépend de deux facteurs : la taille de votre installation solaire (et donc sa production d’énergie) et les tarifs appliqués par le gestionnaire de réseau dans votre région.

A titre d’exemple, comptez environ 400€ par an pour une installation photovoltaïque moyenne, c’est à dire 14 panneaux solaires (avec une production de 3.500 kWh).

La facture sur base d’un forfait : le tarif capacitaire

Par défaut, vous payez donc le tarif prosumer sur base d’un forfait : c’est le tarif capacitaire (ou forfaitaire).

Dans le tableau ci-dessous, veuillez trouver un récapitulatif des tarifs appliqués en Wallonie, par gestionnaire de réseau, en 2021 et pour les deux prochaines années à venir. Vous n’aurez plus qu’à multiplier le tarif correspondant par la puissance électrique nette développable (mesurée en KWe) de votre installation afin de connaître le montant précis que vous aurez à payer.

Tarif prosumer capacitaire exprimé en €/KWe :

Gestionnaires wallons202120222023
AIEG67,4367,2765,50
AIESH86,3486,5086,91
ORES NAMUR88,1688,5088,21
ORES HAINAUT85,4785,9584,86
ORES EST99,3999,2698,53
ORES LUXEMBOURG90,2990,6391,63
ORES VERVIERS98,7999,0797,08
ORES BRABANT WALLON79,2479,5179,52
ORES MOUSCRON79,6780,3182,26
RESA77,0676,8777,19
REW90,7592,1088,67

Le tarif prosumer est en partie remboursé jusqu’en 2024

Bien que le tarif prosumer soit déjà entré en vigueur, il est tout de même important de noter que vous n’aurez pas à le payer dans sa totalité avant 2024. Pour le moment et jusqu’en 2022, le gouvernement wallon prend en charge l’intégralité du tarif prosumer. A partir de 2022, et ce jusqu’en 2024, celui ci vous sera remboursé à hauteur de 54% tandis que vous devrez payer les 46% restant. A partir de 2024, il ne faudra plus compter sur aucune aide pour payer le tarif prosumer. L’entièreté sera à votre charge.

Aides mises en place en Wallonie :

PériodeRemboursement du tarif prosumerCoût d’un compteur double flux
2020 et 2021100 % remboursé par la Région wallonne100 % remboursé par la Région wallonne
2022 et 202354 % remboursé par la Région wallonne100 % remboursé par la Région wallonne
2024Plus aucune compensationPlus aucune compensation

Ce nouveau tarif n’enlève en rien à la rentabilité des panneaux !

… Bien au contraire, le photovoltaïque est une technologie de plus en plus rentable ! Depuis 10 ans, les coûts de production ont été divisés par 3, tandis que la durée de vie des panneaux a augmenté : elle tourne actuellement autour de 25 à 30 ans. Seul l’onduleur est à remplacer au bout d’une douzaine d’années (pour un coût d’environ 700€).

Avec un retour sur investissement estimé entre 5 à 7 ans, vous rentrerez très vite dans vos frais et réaliserez des économies sur votre facture d’électricité. Pour une installation moyenne, vous pouvez atteindre entre 1000 et 1400 € d’économies par an, soit entre 25 000 et 40 000 € d’économies au total.

Même sans aucune prime et avec le tarif prosumer à payer, l’investissement dans une installation solaire photovoltaïque reste très avantageux, en plus d’être écologique. Tout au plus, le retour sur investissement sera retardé d’un an.

panneaux solaires rentables sur maison en billets verts

2 alternatives pour éviter de payer le tarif prosumer en intégralité

Installer un compteur double-flux et bénéficier d’un tarif proportionnel

L’installation d’un compteur intelligent avec fonction double-flux vous permet de bénéficier du tarif proportionnel (ou réel) bien plus avantageux.

Avec son tarif forfaitaire la CWaPE considère par défaut que votre auto-consommation de l’énergie produite s’élève à 37,76% par rapport à votre consommation d’énergie totale ; et par conséquent que vous prélevez les 62,24% restant sur le réseau.

Dès lors, il est plus intéressant de se tourner vers le tarif proportionnel à partir du moment où vous comptez autoconsommer d’avantage l’énergie que vous produisez plutôt que l’énergie du réseau de distribution. L’injection et le prélèvement d’énergie seront alors comptabilisées séparément. Au final, le calcul sera effectué sur base des kWh réellement prélevés sur le réseau.

Si votre auto-consommation s’avérait finalement moins élevée que l’énergie que vous puisez sur le réseau, sachez tout de même que le montant du tarif sera toujours plafonné au montant dû si vous aviez opté pour la tarif forfaitaire.

Sachez également que l’achat d’un compteur double-flux est remboursé dans son intégralité jusqu’en 2024, il est donc plus qu’impératif de se le procurer si vous comptez investir dans une installation photovoltaïque avant cette date.

Installer une batterie, fausse bonne idée ?

Une autre façon d’échapper au tarif prosumer serait d’investir dans une batterie et ainsi ne plus dépendre du tout du raccordement au réseau de distribution. Mais en réalité, c’est une solution très peu rentable.

Les batteries domestiques sont encore très chères actuellement : entre 4000 et 10 000€. Cette dépense augmenterait considérablement la durée de retour sur investissement de votre installation (près de 20 ans).

Cet investissement n’a donc pas vraiment lieu d’être. Il faudrait attendre un système de valorisation de l’injection comme en France avant d’envisager de miser sur une batterie.

Ne laissez pas le tarif prosumer vous décourager

Bien que les rumeurs aient pu insinuer le contraire, l’investissement dans le photovoltaïque reste très intéressant et avantageux. Dans le pire des cas, l’introduction du tarif prosumer ne fait que retarder d’un an le retour sur investissement des panneaux solaires. Pourtant, ce retour sur investissement reste très rapide : il tourne autour de 5 à 7 ans !

En outre, l’installation d’un compteur double-flux est gratuite jusqu’en 2024 et vous donne droit à bénéficier du tarif réel. Grâce à ce système plus équitable, vous payerez un tarif prosumer réduit en fonction de votre auto-consommation d’énergie.

Quoiqu’il en soit, le tarif prosumer ne doit pas constituer un frein si vous comptez installer des panneaux et investir dans les énergies renouvelables. Il pèse finalement peu dans la balance, sans compter qu’il ne sera pas totalement effectif avant 2024.

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